IFRC, l’interview de Thomas Sarrazin
Architecte chef de projet, de Giuli & Portier architecte
Bref, on a tout restructuré !
À peine arrivé au sein de l’atelier de Giuli & Portier architectes, Thomas a plongé sans sourciller en plein cœur du frénétique chantier de l’extension du siège de la fédération internationale de la Croix Rouge et du Croissant rouge. Une expérience riche en émotions qu’il nous partage aujourd’hui.
Le collectif prime toujours !
Nous avions pour mission de totalement restructurer le bâtiment abritant le siège mondial de la Fédération Internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FIRC) en adoptant une approche collective dès la conception du projet. Ce projet est l’exemple parfait de ce que le collectif peu offrir à l’architecture. Nous étions à des années lumières de l’architecture à sens unique que certains bureaux ont pu pratiquer ou pratiquent encore.
Parce que non seulement nous avons travaillé en équipe, mais TOUS les usagers ont eu leur mot à dire : les membres de la direction, l’ensemble des collaborateurs, le voisinage, les usagers du parc, les institutions de la ville et le canton de Genève.
Chacun a pu donner son avis et partager ses idées. C’était un véritable travail de collaboration qui a donné naissance à un projet participatif.
Bien sûr puisque nous nous sommes totalement inspirés des besoins et de la vision des usagers. C’est une projection dans l’avenir qui a été créée à la fois pour que le personnel se sente serein dans son environnement de travail et pour que les usagers du parc s’approprient le lieu en famille et entre amis. Tout cela dans une perspective à long terme : créer un bâtiment durable.
La demande initiale était de construire un bâtiment à faible impact sur l’environnement en préservant les ressources naturelles.
Nous avons proposé des solutions de durabilité inédites: géothermie, utilisation de béton recyclé, ventilation double flux et panneaux solaires thermiques et photovoltaïques en toiture. Cela nous a permis d’obtenir le label Minergie Eco.
Au-delà du label, construire un bâtiment sobre en ressources de la conception a l’exploitation était notre priorité. Construire un bâtiment durable, c’est penser aux réhabilitations futures et même à sa déconstruction. Donc oui, le siège mondial de la FIRC est un bâtiment durable.
Oh oui ! Un challenge de taille comme nous les aimons.
Et une grande fierté aussi.
Outre l’aspect architectural et durable du bâtiment qui est une réussite, aucun retard et aucun dépassement de budget n’a été essuyé. Ce qui est une grande victoire pour les équipes sur le terrain au vue de l’ampleur du projet. C’est un luxe de pouvoir travailler avec des partenaires et des entreprises extraordinaires.
Sans hésiter, la boite Mont-Blanc encastrée au dernier étage qui jaillit du bâtiment principal.
Un vrai challenge lors de l’exécution. Imaginez des verres tout hauteur qui mesurent 7 mètres par 3 posés à la grue et à la ventouse mécanique à plus de 21 mètres de hauteur.
Ces grands verres offrent une vue à couper le souffle sur le lac Léman, le jet d’eau et le Mont-Blanc. Un de mes meilleurs souvenirs sur ce chantier restera cette vue. Parfois, ils nous arrivaient de nous arrêter quelques minutes avec les équipes pour contempler les levers et les couchers de soleil.
On prend les mêmes et on recommence !